Lorsque ce voyage n’était encore qu’un rêve, qu’un projet positionné dans le temps à venir, j’avais la nécessité de bien le préparer. Pour cela, envisager chaque étape, chaque ville traversée. Aller à la cueillette des informations de toute sortes, piller internet et les commentaires de ceux qui ont eu la chance de nous précéder. Je voulais prévoir et maitriser l’aventure en ne reléguant que peu de place au hasard.

Cette attitude était bonne, voire même essentielle. Elle m’était guidée par mes acquis et tout ce qui a constitué mon expérience. La sagesse doit-être notre guide.

Cependant, il y a un petit mot que l’on appelle hasard ; mot qui rime si bien avec le mot bizarre. Bizarre en effet que ce matin, dès le seuil du bateau franchi nous nous retrouvons sur le quai d’un port que nous ne connaissons pas. Nous marchons là d’un pas de conquistadors, de ceux qui ont l’habitude de.

Nous l’avons dit fermement ce matin au petit déjeuner. Pour aujourd’hui, ce ne sera qu’une petite promenade dans les rues du centre-ville de Mindelo. Mais, il a suffi du regard amical échangé avec un couple de gamins de notre âge (et même un peu plus !) pour que l’aléas, fleur du hasard s’installe et nous fasse perdre nos références de sagesse. Voulez-vous que nous partagions cette voiture avec guide pour une balade nous permettant de visiter l’ile au-delà de la ville ? Une réflexion, insidieux rappel de notre rigueur a pu traverser notre esprit pendant un temps de réflexion incroyablement court. Mais un – Oui, pourquoi pas – a bousculé le champ d’action de cette réflexion, qui est aller bouder dans un coin retiré de notre cerveau gauche. Quelques longues secondes plus tard, nous étions dans la voiture avec un couple de normands sympathiques (tous les NORMAND sont sympathiques !). Au volant un chauffeur amical parlant un excellent français, amoureux de son ile, de sa femme et de sa fille (et même de Césaria) et qui a su nous faire partager son amour pour cette ile si troublante dans son aspect. Un paysage de rocs, de poussière, de sable venu du Sahara généreusement apporté par les vents, mais que l’évolution climatique prive depuis trois ans de pluie.

Voilà, le hasard est parfois bizarre et il lui arrive de prendre la forme d’une petite étoile qui guide notre chemin.

 

Pierre

 

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