Il ne nous reste que quelques jours avant le départ. Les valises encore vides sont posées sur la grande table de la véranda. À côté d’elles, des piles de vêtements et un tas d’objets. J’emmène, j’emmène pas ? Questionnement shakespearien d’avant départ. Ce sont là des choses matérielles, nécessaires, utiles que nous souhaitons avoir à nos côtés pendant ce nouveau voyage autour de notre planète.
D’autres bagages vont nous accompagner. Ceux-là immatériels seront dans notre esprit. Ceux-là aussi sont lourds à porter. Beaucoup de problèmes de santé tout au long de l’année, avec en point d’orgue en décembre, le cancer d’Annie et une chute dans l’escalier pour moi. Tous les deux, nous avons appris à serrer les dents, et à passer outre ces problèmes. Nous avons appris à faire le nécessaire avec l’aide de nos médecins, de notre famille et de nos amis. Tous ont eu les épaules solides pour nous aider à passer les caps. Avec Annie, même dans la douleur, nous restons main dans la main.
Cette année a vu aussi l’imbroglio de la construction de l’agrandissement de notre maison se résoudre. Se résoudre avec des difficultés, car l’imbécilité de quelques voisins jaloux est difficile à vaincre. Enfin, avec l’aide précieuse de Dominique, notre architecte, les travaux pourront commencer pendant notre absence et cela est très bien ainsi.
Donc, beaucoup de choses s’entrechoquent dans notre esprit au moment de ce nouveau départ. À pareille époque, en 2020, tout semblait simple. Aujourd’hui, organiser un voyage autour du monde semble une gageure. Nous sommes loin de l’ataraxie que j’évoquai, même à la fin du voyage précédent. Le parcours lui-même présente des incertitudes. Déjà les escales ont été modifiées. Des contraintes sanitaires sont venues s’ajouter à la complexité des visas nécessaires. Il faut faire face à l’actualité des informations que nous recevons chaque jour. Irons-nous en Chine ? nous avons quatre journées de prévues sur ce territoire. À l’instant où j’écris, la probabilité est faible, ou avec les contraintes démesurées.
Mais cela donne du piquant. Un tel voyage, n’est-il pas en soi une grande aventure ? Alors partons, les yeux et le cœur grand ouverts. Bien sûr nous aurons d’autres beaux voyages. Mais un tel voyage, est sans doute le dernier.
Pierre – 31-12-2022
Bisous