Nous allons déjà finir la deuxième semaine de ce voyage. Le temps s’avance, il file comme le sable entre les doigts. Ce matin, à l’instant de l’éveil, j’ai essayé de faire le point de mes pensées dans ce début de voyage. L’entrebâillement du rideau m’offrait ce début de lueur du jour à venir, avec un ciel bleu parsemé de taches blanches. Ici, la température matinale de 25° apparait comme douce. Nous savons que, hier encore, la neige a blanchi notre village. Ainsi, à part les quelques jours de froideur de décembre, nous ne connaitrons pas l’hiver cette année. Attentif, j’ai perçu le bruit de la vague d’étrave battant le flanc du bateau juste au-dessous de notre balcon. Ce bruit, répétitif, rassurant qui initie le sillage fugitif que nous laissons dans la mer. Nous sommes vers l’extrémité de la mer des Caraïbes en attente de prendre pied sur la terre de Colombie.

Mes pensées ce matin sont oscillantes. Je pense à la mer, à cet espace où nous sommes si petits. Je pense à la vie sur le bateau, la décontraction ou l’élégance, les longs moments passés avec les amis. Combien d’heures de bavardages aurons-nous eues à la fin de ce voyage ? Mais je pense aussi à ceux que j’aime, que j’apprécie et qui ne sont pas de cette aventure.la famille, les amis. Ils ne sont pas là, mais restent présents dans mes pensées.

Penser à un ami, c’est évoquer dans son souvenir tout ce que nous avons en commun. Tout ce que nous avons déjà partagé, tout ce qui nous reste à entreprendre ensemble, les émotions et les rires qui nous restent à vivre. Penser à un ami, c’est prendre le contenu d’un passé commun, sans nostalgie pour le projeter sur un avenir que l’on veut proche pour renouveler les moments de bonheur.

Alors, famille et amis, vous êtes là sur l’océan de mes pensées. Laissons le temps filer. Le bonheur du retour sera de lever notre verre à celui d’être ensemble.

 

Pierre  -  19 janvier 2023

 

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