La Papouasie est des iles perdues, notre navire sillonne, pour notre plus grand bonheur, ses côtes qui font partie de notre Tour du Monde. Ce voyage maritime à travers la Papouasie Nouvelle-Guinée insulaire nous mène à la découverte d’un univers qui nous a fait rêver depuis la France.
Alotau est la capitale de la province de Milne Bay en Papouasie Nouvelle-Guinée située dans la mer de Corail à la pointe sud-est de la Papouasie. C’est le site de la bataille de Milne Bay en 1942 au cours de laquelle l’armée japonaise envahissante a subi sa première défaite décisive au cours de la seconde guerre mondiale aux mains des alliés, principalement des forces australiennes.
Nous avons la chance à notre descente du bateau d’être accueillis par une troupe folklorique qui nous offre danses et la possibilité d’être pris en photos en leur compagnie moyennant une petite récompense dans leur escarcelle. Une ambiance bonne enfant, très gaie qui ravit passagers et membres d’équipage.
Chance également de trouver un petit groupe de croisiéristes qui recherche un couple pour finaliser un mini Van d’un opérateur tours. Chauffeur et guide-accompagnatrice nous emmènent par des routes défoncées dans un village isolé à environ 50km du terminal, nous roulons à vive allure à mon gré le long de la cote ou nous allons passer quelques heures fort agréables en compagnie de villageois très accueillants et d’enfants plus que charmants.
Les habitants nous serrent la main, nous offrent du lait de coco à boire, une gentille présence pour nous faire visiter leur village, une bonne chaleur humaine et une belle euphorie. Si certains sont habillés en Papous pour le folklore, d’autres sont vêtus à l’Occidentale et femmes et jeunes filles protègent du regard leur poitrine. Pour nous, une occasion unique de participer à la vie d’un village dans toute sa réalité si différente de la nôtre.
Dans le village il y a la place centrale dévolue à la danse, au tissage, ou les femmes et enfants fabriquent avec des feuilles de bananiers des objets, sacs, objets décoratifs divers et variés qui seront vendus pour l’achat de denrées de base. Tout autour, les maisons sont faites en paille voire chaume et une seule maison abrite le foyer surveillé par une femme ou brule les écorces de coco d’où sera extrait l’huile une des principales ressources.
À quelques pas du village, la forêt commence avec une rivière pour laver le linge et un espace sanitaire que nous avons utilisé. Pas de place pour le luxe ou le superflu.
Nous avons appris que dans ces iles le système du droit matriarcal régit toute la vie sociale ; les conceptions de l’amour, du mariage et de la parenté sont très différentes des nôtres ce n’est pas pour autant qu’ils ne sont pas heureux. Les Papous arborent une joie de vivre et nous offrent des moments de grande gentillesse.
Pour Pierre, moments intenses avec les enfants très sages, mais très joyeux. Pierre a institué une chorale. Les enfants ravis ont appris avec facilité la comptine « Une souris verte » une joie de vivre avec éclats de rire alors que sur le bateau nous avons eu pour conseil de ne pas sortir seuls en raison d’un risque important d’insécurité !!!
Sommes-nous fous ? Nous sommes tellement surpris de ces agréables moments que Pierre demande à rencontrer le chef du village et après quelques échanges dans un bon anglais Pierre lui remet discrètement des dollars US dans sa poche en plus du prix de l’excursion donné au guide qui est membre de ce village.
Nous reprenons la route sur Alotau, moments de douce rigolade dans le bus lorsqu’en traversant un gué le pot d’échappement se décroche. Un de nos comparses panique craignant que le véhicule tombe en panne, mais le chauffeur tranquillement fait sa réparation et nous repartons vers la ville ou nous nous promenons.
La petite capitale provinciale ne paie pas de mine, mais respire la douceur de vivre. La beauté de sa baie et la gentillesse de ses habitants, son petit port et son marché nous font passer un bon moment. Alotau aligne ses magasins et ses administrations sur quelques centaines de mètres, on voit sur les collines des maisons plus résidentielles.
La vie d’un voyageur est faite de rencontre et d’opportunités et nous n’échappons pas à la règle. Les opportunités se transforment en expériences, les expériences en souvenirs immuables et nos souvenirs sont couchés sur le papier avec les photos pour servir de témoignage et faire que notre mémoire reste vaillante.
Annie