Nous avons eu cinq jours de navigation face à l’océan, cette immensité aux couleurs changeantes, depuis Rabaul pour atteindre Manille.

 

Commencer la journée face à cette immensité aux lueurs grandissantes.

Appelle à la réflexion, à une remise en question.

Parcourir ce monde mystérieux hante,

La réalité dépasse I ‘imagination.

Voir le ciel briller de l’autre côté du monde, notre chance

 

Faits intéressants sur Manille ;

Les indigènes de la région de Manille étaient des Tagalops. En raison de la migration, d’autres groupes ethniques du pays sont venus habiter la région.

Manille abrite le plus ancien quartier chinois du monde, Binondo, créé en 1594.

Historiquement, c’est le lieu ou les Espagnols permettaient aux « sangleys » converti (épouses indigènes philippiennes et descendants métis) d’y vivre. Cette petite ville était une plaque tournante du commerce chinois avant l’arrivée des Espagnols au début du XVIe siècle.

Manille s’appelle en fait Manilla, nom d’origine espagnol. Manille est la version francisée c’est une des villes la plus densément peuplée au monde avec 44 000 hab./km²

Nous accostons le 12 mars à 12h et descendons avec un groupe d’amis pour faire un tour de ville. Notre ami Marwan a réservé un minivan et c’est huit personnes qui retrouvent le chauffeur très affable à nous conduire. La ville n’a pas bonne réputation comme toutes les grandes villes, car le risque zéro n’existe pas. Les Philippins que nous rencontrons sont des gens amicaux, respectueux et sympathiques. À la descente de la passerelle, nous avons un accueil chaleureux  par deux troupes folkloriques et il nous est agréable de voir les familles du personnel philippin qui se trouve à bord venir passer ces deux jours avec ceux qu’ils n’ont pas vus depuis de longs mois.

Au premier coup d’œil, Manille apparait comme une ville de contradictions, capitale des Philippines, elle est appelée la perle de la mer d’Orient. Surplombant la mer de Chine méridionale, la ville est située sur l’ile de Luzon, la plus grande de l’archipel. Douze millions de personnes vivent dans cette métropole colorée, mais chaotique.

Dimanche, administrations et magasins sont fermés, mais tout le monde est dehors. C’est le jour de repos et les familles se réunissent et les enfants sont rois.

Notre chauffeur est tout heureux de nous emmener dans un espace grandiose , le parc d’attractions « Manila Ocean Park ». Il s’agit d’un parc à thème, idéal à visiter en famille, outre les spectacles proposés, les familles s’attablent autour de bars, restaurants, une galerie de magasins de jouets, confiseries est à la disposition des petits.

En ce qui nous concerne, nous tentons l’expérience gratuite de nous faire masser puis rejoignons notre van pour une excursion qui va être une virée spectaculaire à travers la ville de Manille.

On commence par la plage qui longe le centre-ville et qui a une grande particularité, on ne peut pas s’y baigner. Explication, cet endroit était très pollué et la ville vient de terminer en 2020 son réaménagement, c’est un lieu de promenade, de détente sous l’œil des policiers.

On peut jouer aux cartes, aux jeux de société, visiter les cafés locaux et les stands de nourriture en bord de la rue, mais pas se baigner, je n’ai même pas vu de personne allongée non pas sur le sable, mais sur une espèce de gravillons.

Nous remontons dans notre van pour poursuivre notre visite, de très grands buildings, de petites maisons et des bidonvilles s’offrent à nos yeux. Un ensemble anachronique situé l’un à côté de l’autre.

Il y a un nombre incalculable de voitures, particulièrement des « Jeepney » moyen de transport très populaire qui sont à l’origine des jeeps abandonnées par les Américains et modifiées pour en faire des transports en commun, beaucoup de « Tuk-tuk » déclinaison des pousse-pousse et cyclo-pousse, souvent très originaux et qui servent aussi pour certains d’habitat.

Beaucoup de trafic, beaucoup de pollution et ce n’est rien aux dires du chauffeur, car nous sommes dimanche, demain la circulation sera encore plus dense. Comme la ville est très étendue, les travailleurs se lèvent vers cinq heures pour partir à 6heures vers leur lieu de travail pour commencer vers 8h30, 9heures.

Notre trajet parait long compte tenu de ce trafic dense. Nous passons devant la  Philippine internationale Convention Centre, le Folk Arts Théâtre ainsi que le Coconut Palace, un bâtiment construit principalement avec des noix de coco ! Ancienne habitation du vice-président, ce bâtiment est devenu un lieu de réceptions évènementielles.

On s’immerge dans les quartiers modernes en nous dirigeant vers la capitale financière du pays, la ville de Makati qui est un autre quartier de Manille.

Nous parcourons l’avenue Ayala, siège du secteur bancaire philippin avant de traverser Forbes Park connu sous le nom de la rue des millionnaires. Il y a de très grands buildings modernes peu espacés qui étouffent l’environnement, le quartier est peu végétalisé.

Nous passons devant le Mall of Asia un énorme centre commercial, gigantesque qui fait partie des plus grands centres commerciaux d’Asie, lieu idéal pour le shopping, propriété de familles chinoises. Il y a cinq Mall à Manille, ils sont tous gérés par des familles chinoises.

Notre taxi nous emmène dans de petites ruelles, nous stoppons dans un quartier très modeste, une vraie immersion dans la vie des Philippins à Manille. Les habitations sont faites en taule, le confort est au minimum, c’est miséreux. Les rues sont sales, les poubelles s’entassent. Nous ne sommes pas dans un bidonville, mais dans un quartier populaire qui aux dires du chauffeur est le meilleur quartier artisanal. On parcoure un nombre incalculable de petites échoppes qui proposent nourriture ou artisanat de vannerie et objets en bois, on voit courir les rats, l’odeur est nauséabonde, mais les gens sont gentils, nous ne sommes absolument pas alpagués nous qui représentons une manne certaine.

Notre chauffeur pour clore son circuit nous conduit vers le vieux quartier historique Intra-Muros et s’arrête vers la place de l’Indépendance ou se trouve la Cathédrale Manilla. Lorsque nous arrivons, les vêpres sont célébrées par hautparleur et vidéo sur le parvis de la Cathédrale, car cette dernière est remplie de dévots.

Deuxième journée.

Avec une excursion MSC , dès 8h, à bord d’un bus tout confort nous partons à nouveau à la découverte de Manille

Notre guide et son chauffeur nous emmènent au cœur de la ville moderne, nous revoyons ce que nous avons découvert la veille, les grands buildings, nous pénétrons dans la ville de Makati avec à nouveau le passage devant le Mall of Asia.

Un arrêt surprenant au cimetière américain et le mémorial de Manille. Situé au cœur de l’agitation du centre-ville, le cimetière américain est une oasis de paix et de souvenirs. Le champ d’application du cimetière est grandiose, joliment entretenu, il abrite les restes de 17 184 soldats morts pendant la seconde guerre mondiale avec ses rangs serrés de croix blanches brillantes sur des pelouses et galeries bien entretenues qui expliquent les principales batailles.

Un arrêt au parc Rizal qui contient plusieurs édifices en l’honneur de cet homme considéré comme un héros national. José Rizal était un homme cultivé, grand voyageur qui a permis aux Philippins de se rassembler autour d’une identité forte. Le parc est situé dans un cadre agréable, mais c’est sous la pluie que nous cheminons dans la principale allée et voyons la porte du Jardin chinois, ses fontaines qui fonctionnent seulement la nuit, parait-il que ce sont de grands bassins musicaux. On voit la statue de Saint Lorenzo Ruiz.

Nous continuons notre visite et entrons pour la seconde fois au cœur d’Intramuros. Intramuros est le quartier le plus ancien de Manille. C’est une ville à l’intérieur de la ville, délimitée par un mur défensif construit par les Espagnols à la fin du XVIe siècle. Lourdement endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale, le quartier a été restauré en 1951. Le chauffeur est dans l’obligation de payer un droit d’entrée.

Nous visitons le Fort Santiago, attraction phare du quartier intramuros, haut lieu touristique sous une pluie fine et constante. C’est une citadelle construite par les Espagnols ou les Philippines étaient encore une de leurs colonies. Les jardins sont bien entretenus, le lieu est chargé d’histoire. Il fut en partie détruit lors de la Seconde Guerre mondiale.

Nous ne pouvons visiter le musée fermé le lundi qui est dédié au héros philippin José Rizal qui a été enfermé puis exécuté en 1896 dans la prison du fort, on peut voir le tribunal et la cellule de Rizal lorsqu’il était détenu. Le fort Santiago est une visite historique entre intérieur et extérieur.

Notre guide nous entraine vers la place centrale qui donne sur la cathédrale de Manille, un monument emblématique de la ville.

La vieille ville fut fortifiée par les colons espagnols puis par les colons américains et en parcourant ce vieux centre, j’ai l’impression de parcourir un village espagnol. Nous sommes loin de la moderne Manille, chaotique et bruyante, c’est probablement un seul des quartiers à être calme.

 

Ces deux journées passées à Manille ne m’ont pas enthousiasmée, si les Philippins sont gentils et accueillants, je n’ai pas aimé cette ville qui manque d’âme.

J’ai pris conscience de l’ambiance particulière qui règne dans la capitale des Philippines où les nantis se côtoient avec les miséreux et les indigents, une ville sans structure sociale, qui me laisse perplexe. Comment un gouvernement peut-il laisser un nombre incalculable de quartiers aussi miséreux ? Pauvreté, pollution très élevée, surpeuplement, les familles ont plusieurs enfants, absence d’instruction, la scolarité n’est pas obligatoire, les enfants pauvres aident à la survie des familles, aucune aide sociale et sanitaire pour les moins nantis, l’atmosphère est sale, les transports en commun sont assez surprenants et doivent être assez accidentogènes. Différence sociale énorme dans la population, je comprends le nombre d’immigrations des Philippins en recherche de travail vers d’autres pays tels que l’Allemagne, les Émirats arabes et les compagnies de croisière.

 

Qu’elle est belle ma France et je suis chanceuse de n’être pas née sur un trottoir de Manille, comme le chante Maxime Le Forestier  « Né quelque part » One ne choisit pas les trottoirs de Manille, etc…

 

Annie  12 & 13 mars 2023

 

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